À La Borne le développement d’un art céramique moderne et le renouveau d’un art religieux sont favorisés par l’installation en 1942 de Paul Beyer, grâce à l’intervention d’Armand Bedu, « fin connaisseur de La Borne, esprit ouvert, excellent praticien ». L’implantation du four à bois type Sèvres pérennise son rôle de passeur mais son apport majeur repose sur les fondements d’une esthétique personnelle reconnue internationalement dès les années 1930.
Armand Bedu et les jeunes Jacqueline Bouvet, Jean Lerat et André Rozay pourront trouver en lui un chef de file expérimenté, porte-parole prolifique d’une tradition potière au service de la modernité céramique dont il était le parent.
Les formes striées parfaitement tournées conservant les épaisses marques de doigts du potier, découpées et assemblées, en quête d’une pratique novatrice de la sculpture, ont fait école dans les ateliers de La Borne durant les années 1940, jusqu’à celui de Vassil Ivanoff dont l’œuvre sculpturale témoigne des mêmes gestes jusque dans ses dernières œuvres.
Renaud Régnier, Le Mystère de la beauté, Musée de La Borne, 2023
© Anthony Girardi