La borne s’installe à La Borne et présente deux artistes.
Vernissage samedi 31 août à partir de 18h en même temps que la nouvelle exposition au centre contemporain. Le musée sera gratuit à partir de 17h ce jour là et restera ouvert un peu plus tard que d’habitude
Michel Gouéry
L’artiste, né en 1959, a nourri son œuvre de cinéma, de bande-dessiné, de science-fiction, de Dada et de Surréalisme sans aucun doute. Il étudie à l’école des Beaux Arts de Rennes dans les années 80.En 1986 et 1987, il est pensionnaire de la célèbre Villa Médicis de Rome.Michel Gouéry qui vit et travaille à Paris présente un ensemble de sculptures en céramique où l’on trouve des créatures plus ou moins humanoïdes avec des disproportions souvent curieuses, des guirlandes murales en relief où humain et végétal s’entremêlent.
Certaines pièces font penser à des anémones de mer, des coraux ou des crustacés. L’artiste a longtemps collectionné les fossiles. Ailleurs ce sont des totems qui sont à mi-chemin entre le bâton druidique et la crosse papale.Des visages émergent parfois de la matière comme prisonniers d’elle et tentant de s’extirper de cette géôle étouffante.Cette céramique, désormais son matériau de prédilection , est lisse ou granuleuse, parfois mat ou avec des effets moirés et confirme toute la virtuosité de l’artiste.Mais Michel Gouéry n’a pas toujours été sculpteur.
Dans les années 90, il est surtout peintre ; c’est seulement dans la seconde partie de cette decennie qu’il commence à réaliser quelques sculptures en terre cuite. Il date sa première réalisation à 1996 : une parodie d’une sculpture de Camille Saint Jacques. Pourquoi arrêter la peinture au profit de la sculpture ? L’artiste s’en justifie en déclarant : « Les peintures étaient de plus en plus longues à faire et lorsque j’ai commencé la sculpture, je suis redevenu comme un enfant en train de travailler sa pâte à modeler sur la table ».Michel Gouéry est représenté par la galerie Anne de Villepoix Pour son exposition dans La borne Michel Gouéry présente deux personnages et un rideau en céramique réalisés pour l’occasion.
Léna Durr
Née en 1988 – Vit et travaille à Toulon
La démarche artistique de Léna Durr est solidement ancrée dans une culture matérielle populaire. Ses installations, telles que Appartement témoin ou Iris Raclet mettent en scène des objets désuets, démodés, qui renvoient à un goût et à des pratiques que d’aucuns désigneraient comme ringards.
Ils proviennent tous de la collection personnelle de l’artiste, constituée au fil des années en chinant dans les brocantes et les marchés aux puces. Si il est tentant de lire ses oeuvres à l’aune du registre « kitsch », il semble néanmoins plus juste de se tourner vers la notion de « Camp », formulée par Susan Sontag (Notes on Camp, 1964). Camp et Kitsch, quoique corollaires et résolument poreux, sont des termes qui doivent être nuancés.
Le Kitsch désigne principalement une catégorie d’objets qui se caractérisent par deux éléments. D’une part, ces objets bon marché sont produits en masse par l’industrie. D’autre part, ils se distinguent par leur recherche d’effets visuels, obtenus par différents procédés tels que le recours au faux-semblant (le linoléum imitant le parquet), à la surcharge (dorures, brillances, accumulation de matières), et à la copie d’autres produits culturels (artistiques, artisanaux). Rien qui, dans cette définition sommaire, ne vienne contredire la qualité des objets qui peuplent les oeuvres de Léna Durr.
Toutefois, il est nécessaire de différencier ce qui constitue les matériaux des oeuvres, et les oeuvres elles-mêmes. Afin de mieux apprécier cette distinction, soulignons que le Kitsch ressort d’une froideur toute consumériste, alors que le Camp est, pour citer Susan Sontag, « un sentiment tendre », « une manière de voir le monde comme un phénomène esthétique ». C’est précisément à ce niveau que se joue le glissement du Kitsch vers le Camp dans la démarche de Léna Durr. Car à y regarder de plus près, cette tendresse et cette attitude esthétique particulière sont partout dans ses oeuvres.
Les installations (Appartement témoin, Iris Raclet), les photographies (la série Galinettes), et le film Jeanne Marguerite traitent les objets par le prisme du décorum, des textures, des surfaces sensuelles. Compositions, lumières, cadrages sont tous employés pour concentrer l’attention sur des motifs, des matières, des couleurs.Extrait du texte de Marie Adjedj Pour son exposition dans La borne, Léna Durr présentera quelques images de la série Teenage🡦 https://www.lenadurr.com/cv